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Le bisphénol A fait encore parler de lui
Par Grégory Haelterman
Mise en ligne : 05 avril 2012

Qu’est-ce que le BPA?
Le BPA est un produit chimique industriel utilisé à grande échelle dans la fabrication du polycarbonate et de certaines résines époxy. On le retrouve par exemple dans le revêtement des boîtes de conserve en métal, dans les bouteilles réutilisables ou dans les gourdes destinées aux sportifs. Le problème est que la molécule aurait tendance à se détacher des contenants avec le temps, se retrouvant ainsi dans l’alimentation, puis dans le corps humain. De nombreuses recherches ont été menées afin de déterminer si le BPA est nocif ou non. Si les recherches démontrent effectivement un impact négatif sur les animaux en laboratoire, elles sont loin de faire l’unanimité en ce qui concerne l’homme.
Le BPA plus controversé que jamais
Même s’il dure depuis plusieurs années, le débat sur les effets du BPA fait toujours rage dans la communauté scientifique. «J’ai assisté au dernier congrès de la Société de toxicologie américaine et il y a encore beaucoup de controverse autour de cette molécule, commente Pierre Ayotte, chercheur à la Direction de la santé environnementale et de la toxicologie de l’Institut national de santé publique du Québec. Certains prétendent qu’on a pu exagérer la toxicité de la molécule, alors que pour d’autres, il est évident qu’elle pose un problème de santé publique.»
Le principe de précaution
Le Canada a été le premier pays à interdire l’utilisation du BPA dans les biberons en plastique rigide, en 2009, et ce même si le site de Santé Canada affirme encore aujourd’hui que l’exposition actuelle au BPA provenant des matériaux d’emballage des aliments ne pose pas de risque pour la santé de la population, y compris les nouveau-nés et les nourrissons.
«Les organismes gouvernementaux vont souvent adopter le principe de précaution face à l’incertitude, souligne Pierre Ayotte. Ils veulent réduire l’exposition de la population aux substances à risque. Santé Canada continue d’ailleurs de subventionner des études sur les effets du BPA, tant chez l’adulte que chez l’enfant.»
Les recherches se poursuivent donc, comme partout ailleurs. L’Autorité européenne de sécurité des aliments a annoncé en février 2012 qu’elle allait entreprendre une réévaluation complète des risques pour l’homme associés à l’exposition au BPA.
Du poison dans les emballages, juin 2011
Le plastique des bouteilles d’eau peut-il libérer du bisphénol A?, septembre 2011
Bisphénol A: la liste des dangers s’allonge, janvier 2010
Bisphénol A: danger?, août 2008
Bisphénol A «non grata», octobre 2008
Nous sommes tous contaminés!
Paru le 19 août 2010
Par Rémi Maillard

Moins de plomb…
Une bonne nouvelle quand même : bien qu’on ait détecté la présence de plomb chez 100 % de la population, «les concentrations ont diminué de façon très marquée au cours des 30 dernières années», affirme Santé Canada. Selon les résultats de l’ECMS, moins de 1 % des Canadiens ont des concentrations sanguines de plomb égales ou supérieures au seuil limite de 10 microgrammes par décilitre de sang.
Une baisse attribuable à l’élimination d’importantes sources de plomb dans l’environnement, souligne le ministère de la Santé. Ainsi, depuis les années 1970, ce métal lourd n’est plus ajouté à l’essence, ni utilisé comme soudure dans les boîtes de conserve, et sa concentration dans la peinture a été réduite.
… mais du BPA et du mercure
Le BPA est surtout utilisé dans la fabrication des plastiques polycarbonates et des résines époxydes destinés aux contenants alimentaires, aux bouteilles d’eau et aux revêtements protecteurs des boîtes de conserve et des cannettes. Reconnu comme perturbateur endocrinien, ce produit chimique est présent chez neuf Canadiens sur 10 à une concentration moyenne de 1,16 microgramme par litre d’urine. «Ce résultat concorde avec ceux d’études internationales indiquant des concentrations moyennes ou médianes allant de 1 à 3 microgrammes», relève Santé Canada. À noter que les 12-19 ans sont les plus touchés, avec une moyenne de 1,5 microgramme par litre d’urine.
L’ECMS a aussi mesuré la concentration de mercure parmi les 5 600 personnes de son échantillon. En moyenne, celle-ci s’élève à 0,69 microgramme par litre de sang. Cependant, les concentrations sont plus basses chez les enfants et les adolescents de 6 à 19 ans que chez les adultes de 20 à 79 ans.
Pas d’inquiétude
L’omniprésence de certains produits chimiques dans l’organisme ne signifie pas qu’ils entraîneront forcément des problèmes de santé, surtout lorsque les concentrations sont très faibles, notent les spécialistes de la santé publique. «Dans l’ensemble, les résultats pour la majorité des substances mesurées sont semblables à ceux d’autres études de biosurveillance effectuées à l’échelle internationale ou au Canada», rassure également Santé Canada.
«Les données nationales de biosurveillance seront utilisées comme point de départ des futures activités de surveillance et de recherche. Elles nous permettront de mieux comprendre l’exposition des gens aux substances chimiques et nous aideront à élaborer des politiques pour protéger la santé des Canadiens», conclut le Dr Paul Gully, de Santé Canada.